Une artiste de Tokyo,
Megumi Igarashi, aussi connue sous le pseudo
Rokude Nashiko, a une vision assez spéciale de l’art : elle conçoit des œuvres qui mettent en scène une partie très privée de son anatomie, réalisée par moulage et intégrée dans ses sculptures.
Je ne mettrai ici aucune photo de ses créations – vous trouverez en cherchant une minute, mais personnellement je trouve qu’elle ne fait pas du « trash » pour le plaisir ; elle fait quelque chose d’original de cette idée volontiers choquante au Japon. Mon préféré est le canoë.
On a déjà vu des artistes spécialisés dans la provocation, et cela ne mériterait sans doute pas une news.
Sauf que…
Le 14 juillet dernier, la demoiselle a été arrêtée pour avoir enfreint la loi japonaise sur l’obscénité, non pas pour ses créations artistiques, mais pour avoir envoyé par email un fichier informatique à une trentaine de personnes, leur permettant de reproduire sur une imprimante 3D la forme anatomique en question, en récompense pour les contributeurs à son projet de crowd-funding pour financer ses œuvres.
On parle bien là d’un fichier informatique spécialisé – type CAO –, pas d’une photo ni d’une vidéo.
Cette dangereuse criminelle, enfermée dans sa cellule, a finalement réussi à se faire libérer environ une semaine plus tard, pour vice de forme dans la procédure d’arrestation ou quelque chose du genre, en tout cas sans être jugée sur le fond.
Autant j’ai un enthousiasme modéré pour les artistes qui utilisent la provocation pour se faire connaître, mais ici les autorités japonaises, en répondant sans réfléchir à la provocation, se sont tout simplement couvertes de ridicule.
L’artiste se consolera avec le buzz inespéré que cette affaire aura créé.
Moralité : attention, au Japon, un email peut vous envoyer derrière les barreaux.Et si j’envoyais ce post à une imprimante 3D pour voir ? J’ai peut être sans le savoir créé une scène que la morale réprouve ?
Sources : kotaku.com ; Japan Today
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