De nos jours, les ratons laveurs sont considérés au Japon comme des animaux nuisibles, éventrant les sacs d’ordures, volant de la nourriture à proximité des magasins, abîmant les récoltes.
On les tient également responsables de dommages sérieux sur d’anciens temples japonais, à cause de leur griffes puissantes, et de leur déjections abondantes.
Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas. Le raton laveur était inexistant au Japon avant les années 60, et c’est un livre « Fripon raton laveur » de Sterling North (1963) qui est à l’origine de ce problème.
Le livre a eu un bon succès en Occident, et a même donné naissance à un film de Disney en 1969. Il a atteint le Japon sous forme d’un anime en 52 épisodes, qui a ravi tous les enfants du pays, au point que ceux-ci se sont pris de passion pour cet animal et en ont réclamé un à leurs parents.
A cette époque, 1500 animaux par mois ont été importés.
Mais les enfants japonais auraient dû attendre la fin de l’anime… En effet, comme dans le livre, le héros relâche son raton laveur dans la nature, où il est censé vivre dans la vie sauvage, et non comme animal de compagnie pour les hommes.
Et c’est finalement ce que les familles japonaises ont aussi fait, car ce petit animal est très mignon lorsqu’ils sont bébés, mais s’avère insupportables en grandissant. Il est par ailleurs un vecteur de maladies contagieuses comme la rage.
Rapidement, le gouvernement japonais a interdit l’import des ratons laveurs, puis également leur utilisation comme animaux de compagnie, mais le mal était déjà fait. Aujourd’hui il continue de faire des ravages dans 42 des 47 préfectures.
Le Japon n’est pas le seul pays à s’être fait ainsi envahir : l’Espagne et l’Allemagne sont aussi fortement touchées. Mais c’est là que les effets ont été les plus soudains.
Source : smithsonian.com